30/09/2009
LES SUPPORTERS, L'AME DU FOOTBALL
" Que devient un derby bouillant si on enlève les supporters ? Réponse : Rien. Depuis toujours, et à la différence d’autres sports comme le tennis, les supporters occupent une place essentielle dans le football, sport populaire par excellence et qui déchaîne les passions. Et si l’on aime vraiment le football, alors on supporte forcément une équipe plus que tous les autres. Hé oui, on est tous supporters, même les esthètes les plus affirmés du ballon rond.
Spectateur ou supporter ?
La différence fondamentale entre le spectateur et le supporter est que ce dernier participe au match : alors que le spectateur regarde le match de façon désintéressée, et applaudit le beau jeu de part et d’autre, il tente, en prenant parti pour l’une des deux équipes, par ses chants et ses applaudissements, de faire basculer l’issue de la rencontre au profit de son équipe. Cela implique donc une part de chauvinisme voire de mauvaise foi, avouez-le…
Dès lors, on peut penser que le supporter, n’étant pas imprégné de la morale du fair-play, serait en partie responsable de la transformation de l’esprit du football : l’idéal n’est plus de jouer pour la beauté du geste, mais de gagner à tout prix.
Mais il n’existe presque pas de supporters purs et durs, de même que ceux qui viennent au stade sans prendre parti doivent souvent s’ennuyer…
Quel type de supporter êtes-vous ?
On distingue différents types de supporters (sans parler des hooligans, qu’on ne peut pas considérer comme des supporters) dont les degrés d’implication diffèrent :
- Les supporters du premier type, souvent assis, chantent peu. Ils n’hésitent pas à exprimer leur mécontentement si le jeu pratiqué ne leur convient pas, mais cela seulement dans le stade, ils n’organisent pas de manifestations. Ils désapprouvent la violence sous toutes ses formes.
- Les supporters du deuxième type revendiquent leur loyauté à l’égard du club, traitent ceux qui sifflent de «spectateurs». Ils s’organisent en associations de supporters rattachées aux clubs et occupent le kop. Ils ne s’opposent pas aux supporters adverses, avec lesquels ils tentent d’entretenir des liens, et refusent également la violence.
- Les supporters du troisième type, les indépendants, affirment l’extrémisme de leur soutien, très fidèle au club mais beaucoup plus critique vis-à-vis de certains joueurs, ainsi que leur autonomie. Ils rivalisent d’imagination pour trouver des slogans souvent injurieux. Soucieux de défendre leur territoire face aux supporters adverses, ils ont parfois recours à la violence physique, mais ils ne la recherchent pas systématiquement. Finalement, ils s’intéressent généralement plus aux performances de leur propre groupe et aux rivalités entre supporters qu’à leur club.
Des idées contradictoires
On peut reprocher à certains groupes de supporters une certaine contradiction entre leur idéologie et leur comportement effectif.
D’une part, les supporters se posent souvent en opposants du foot-business, et dénoncent les comportements de mercenaires de certains joueurs. Pourtant, peu sont ceux qui refuseraient de voir un investisseur débarquer avec beaucoup d’argent, si tant est qu’il parvient à faire grandir le club au niveau sportif. Malgré tout, il en existe : des supporters de Manchester United, en colère après la prise de contrôle de leur club par la famille Glazer, ont décidé de créer en 2005 un club, le Football Club United of Manchester, qui a obtenu trois promotions en trois saisons ! Comme quoi, il est possible d’exprimer avec succès son désaccord avec les politiques menées par les clubs.
D’autre part, en France, les groupes de supporters les plus influents, les Ultras, revendiquent leur indépendance par rapport aux dirigeants, afin de garder selon eux une liberté d’expression qui serait entravée si le club participe à leur financement. Mais dans le même temps, ils aspirent à une plus grande influence au sein du club, afin que la voix des supporters soit écoutée et prise en compte au moment de prendre les décisions qui guident la politique du club.
A leur décharge, on peut aisément comprendre cette volonté, car, à part dans les quelques clubs gérés par des socios, la devise qui symbolise le rôle demandé au supporter est « Paie ! Chante ! Ne conteste pas ! ».
En effet, les dirigeants veulent un public fervent, discipliné et docile, qui achète places de stade et produits dérivés, encourage de manière inconditionnelle l’équipe, ne provoque pas de débordements, ne critique pas les responsables du club et ne revendique pas de pouvoir. Le supporter est désormais moins important pour le club que le spectateur, qui conditionne l’attribution de droits de retransmission qui définit en grande partie le budget du club.
Malgré tout, les dirigeants essayent d’entretenir de bonnes relations avec leurs supporters, car ils sont indispensables aux clubs : si leur impact sur le budget du club n’occupe plus une place vraiment importante, la vitalité et l’enthousiasme des clubs de supporters sont un signe parlant de la carrure du club, et les matchs joués à huit clos, pendant lesquels l’absence du « douzième homme » représentent de vrais handicaps pour l’équipe évoluant à domicile, symbolisent leur importance.
Quelle place pour les supporters ?
L’apparition de projets qui visent à développer le football participatif ouvre de nouvelles perspectives aux supporters, qui demain pourront occuper un véritable pouvoir au sein de leur club si ces projets tiennent leurs promesses. Cependant, il paraît difficile de conjuguer à la fois la passion qu’éprouve le supporter pour son équipe, et la raison que demande la gestion équilibrée d’une structure aussi importante qu’un club de football. Surtout quand on voit certains agissements violents des groupes de supporters les plus virulents.
Pensez-vous que les supporters méritent une place plus importante dans l’organigramme des clubs ? Et le veulent-ils seulement ? "
Source : "Tout le Football Amateur" http://footamat.fr
Lien Direct : http://footamat.fr/supporters-ame-football_3133.html
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